Repères liturgiques : L'essentiel pour la fête de la Présentation du Seigneur
Quarante jours après la naissance de Jésus, Marie et Joseph portèrent l’Enfant au Temple, afin de le présenter au Seigneur selon la loi de Moïse. Aussi l’Eglise célèbre-t-elle, le 2 février, la Présentation du Seigneur au Temple, qui clôture les solennités de l’Incarnation. Cette fête est aussi la Journée de la vie consacrée.
La numérotation dans les références concernant la Présentation Générale du Missel Romain (PGMR) est celle de la traduction française non officielle de l’édition définitive (2002).
Couleur liturgique
- Les ornements liturgiques sont de couleur blanche.
Répertoire des chants
- Les chants utilisés pour la fête de la Présentation se trouvent dans le répertoire des chants de Noël, dont la cote liturgique est la lettre F. En effet, bien qu’appartenant au temps ordinaire, la Présentation du Seigneur constitue en fait la clôture des fêtes de Noël-Epiphanie.
Particularité de la fête de la Présentation : le rite de la lumière
- La messe de la Présentation est précédée par la bénédiction des cierges, et par la procession vers l'autel de la messe : ce rite de la lumière évoque la rencontre entre le vieillard Syméon et l’Enfant-Jésus, ‘Lumière des nations’.
Il signifie aussi la Rencontre de Dieu avec son peuple.
La bénédiction des cierges
- (Le déroulement de la liturgie indiqué ci-dessous suit les rubriques du Missel Romain à la date du 2 février. Cf. Missel de la semaine, présenté par Pierre Jounel – Texte liturgique officiel.)
- Les fidèles, rassemblés hors de l’église, tiennent en main des cierges non allumés. Si le rassemblement ne peut se faire dehors, les fidèles se groupent autant que possible à l’entrée de l’Eglise.
- Tandis qu’on allume les cierges, on chante l’antienne suivante ou un autre chant qui évoque les thèmes de la lumière et de la Venue du Seigneur.
Voici le Seigneur Dieu qui vient avec puissance ;
il vient illuminer notre regard, alléluia.
- Le prêtre vient vers le peuple, il le salue et lui adresse les paroles suivantes :
Il y a quarante jours, nous célébrions dans la joie la Nativité du Seigneur.
Voici maintenant arrivé le jour où Jésus fut présenté au Temple par Marie et Joseph :
il se conformait ainsi à la loi du Seigneur,
mais, en vérité, il venait à la rencontre du peuple des croyants.
En effet, le vieillard Syméon et la prophétesse Anne étaient venus au Temple,
sous l’impulsion de l’Esprit Saint ;
éclairés par ce même Esprit, ils reconnurent leur Seigneur dans le petit enfant
et ils l’annoncèrent à tous avec enthousiasme.
Il en va de même pour nous :
rassemblés par l’Esprit, nous allons nous mettre en marche vers la maison de Dieu
(ou vers l’autel du Seigneur) à la rencontre du Christ ;
nous le trouverons, et nous le reconnaîtrons à la fraction du pain
en attendant sa venue dans la gloire.
Ce texte est remarquable par sa densité spirituelle et théologique. Tout le mystère de la fête de la Présentation, du rite de la lumière et de l’expérience spirituelle à laquelle est invité le peuple de Dieu est ici exprimé dans des termes simples, emprunts d’une grande familiarité avec l’Ecriture.
- Après la monition, le prêtre bénit les cierges et les fidèles qui les portent, en utilisant l’une des deux formules présentes au Missel.
La procession
- Le prêtre reçoit alors le cierge qui a été préparé pour lui et il dit :
- tandis que commence la procession.
- Au cours de la procession, on chante habituellement le Cantique de Syméon : ce cantique de l’Eglise ancienne reprend les paroles du vieillard Syméon lors de la Présentation de Jésus au Temple (Lc 2,29-32) ; il est chanté chaque soir à l’office des complies par les prêtres et les religieux.
Maintenant, ô Maître souverain,
Tu peux laisser s’en aller ton serviteur
En paix, selon ta parole. Car mes yeux ont vu ton salut
que tu préparais à la face des peuples.
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit
au Dieu qui est, qui était et qui vient,
pour les siècles des siècles. Amen.
Là où il n’est pas possible de faire la procession :
- Dans ce cas, les fidèles restent à leur place dans l’église, tenant en mains des cierges non allumés.
- Le prêtre se rend avec les ministres et une délégation de fidèles à un endroit qui convient, soit devant la porte de l’église, soit à l’intérieur, là où la majeure partie du peuple puisse participer commodément au rite.
- Quand le prêtre est arrivé à l’endroit désigné, on allume les cierges, tandis qu’on chante l’antienne (indiquée plus haut) ou un autre chant qui évoque les thèmes de la lumière et de la Venue du Seigneur.
- Ensuite, après la salutation et la monition, le prêtre bénit les cierges, puis le prêtre accompagné de ses ministres et de la délégation de fidèles font la procession vers l’autel pendant le chant du Cantique de Syméon.
La messe
- A l’entrée de la procession dans l’église, on chante le chant d’entrée de la Messe qui se déroule ensuite de la manière habituelle (hormis l’absence de rite pénitentiel).
- On omet le rite pénitentiel : en effet, le rite de la bénédiction et de la procession des cierges tient lieu de rite pénitentiel. (Pour la même raison, on omet également le rite pénitentiel lors de la messe des Rameaux et la Vigile pascale).
- On chante le Gloria.
- Pour la première lecture, on a le choix entre deux textes :
Ou bien
La Lettre aux Hébreux : 2,14-18
- On chante ou récite le psaume 23.
- L’Evangile proclamé est celui de la Présentation : Lc 2,22-40
- Si cette fête est célébrée un dimanche, on dit le Credo.
La fête de la « vie consacrée »
- Le 2 février a été institué en 1997 par le Pape Jean-Paul II « Journée de la vie consacrée ». Ces deux fêtes se rejoignent par le même sens de l’offrande; la Vie consacrée étant avant tout l’offrande de tout son être à Jésus-Christ, pour les autres, pour l’Eglise, pour le monde.
« l’Eglise célèbre la Journée de la Vie consacrée. Ceux qui ont offert pour toujours leur existence au Christ pour l’avènement du Royaume de Dieu sont invités à renouveler leur "oui" à la vocation particulière reçue. Mais c’est également toute la communauté ecclésiale qui redécouvre la richesse du témoignage prophétique de la vie consacrée, dans la variété de ses charismes et de ses engagements apostoliques. »
(Homélie de Jean-Paul II, lundi 2 février 2004,
fête de la Présentation du Seigneur au Temple
et VIIIe Journée mondiale de la Vie consacrée.
Traduction publiée par L’Osservatore Romano, 3 février 2004).
La chandeleur La fête de la Présentation était autrefois connue sous le nom de « la chandeleur », en raison de la procession des cierges. En effet, La chandeleur provient de l'expression festa candelarum : la fête des chandelles. (Le latin candela désigne une bougie : il a donné en français la chandelle.)