Homélie : Jésus, Maître de la vie et Seigneur de tendresse
Résurrection du fils unique de la veuve de Naïn (Lc 7, 11-17)

Cette homélie a été prononcée par le
Père Guy Lecourt, prêtre du diocèse de Versailles
L’Évangile de ce jour nous présente l’un des trois récits de résurrection rapportés par les Évangiles. Ce récit est propre à Luc ; celui de Lazare est propre à Jean (Jn 11, 1-44) et celui de la file de Jaïre est commun aux trois synoptiques (Mt 9, 18-26 ; Mc 5, 21-43 ; Lc 8, 40-56).
Deux cortèges se croisent : la foule de l’enterrement et la foule qui entoure Jésus avec les Douze. Foule qui porte le mort, foule qui accompagne Celui qui donne la Vie. Le cœur de cette pauvre femme, veuve, ayant perdu son fils unique, est envahi de désespoir. Sa vie est finie. Dans l’obscurité de sa profonde détresse, Jésus, « remué jusqu’aux entrailles » ouvre tout à coup la lumière d’une espérance. Là où la mort paraissait avoir tout anéanti, la vie se manifeste à nouveau.
Jésus se révèle non seulement le Seigneur, maître de la vie, mais aussi le Seigneur de tendresse, la tendresse même de Dieu si souvent rappelée dans la Première Alliance. Is 54, 6-7 « Oui, comme une femme délaissée et accablée, Yahvé t'a appelée, comme la femme de sa jeunesse qui aurait été répudiée, dit ton Dieu. 7 Un court instant je t'avais délaissée, ému d'une immense pitié, je vais t'unir à moi. » Ou bien Jr 31, 20 : « Ephraïm est-il donc pour moi un fils si cher, un enfant tellement préféré, que chaque fois que j'en parle je veuille encore me souvenir de lui ? C'est pour cela que mes entrailles s'émeuvent pour lui, que pour lui déborde ma tendresse, oracle de Yahvé. »
« Jeune homme, je te l’ordonne, lève-toi ! » En fait, le texte dit : « Réveille-toi ». Ce verbe est l’un des deux utilisé pour rendre compte de la résurrection. Il désigne également la résurrection finale : Lc 20, 37. Et même la résurrection spirituelle que réalise « l’éveil » du Baptême : Ep 5, 14.
La résurrection du fils de cette veuve présage toutes les résurrections à venir, celle de Jésus Lui-même et la nôtre. Dieu est fidèle à ses promesses, constatent les deux foules unies dans une même action de grâces et une même espérance : « Il a bien visité son peuple. » Les Douze en ont été témoins et il nous est confié l’annonce de cette Bonne Nouvelle pour aujourd’hui.
AMEN !