Homélie : L'Assomption de la Vierge Marie : notre espérance !
La Visitation et le Magnificat (Lc 1, 39-56)

Cette homélie a été prononcée par le
Père Guy Lecourt, prêtre du diocèse de Versailles
Cette scène, pleine de grâce, de la Visitation, à y regarder de près, a quelque chose d’étonnant, peut-être même de déconcertant. Deux femmes qui portent chacune la vie d’un enfant, l’une, malgré sa stérilité, l’autre malgré sa virginité, défiant par leur accueil de Dieu les impossibilités humaines. En effet, là où on ne l’attendait pas, Dieu fait jaillir la vie, et quelle vie ! Jean-Baptiste, le plus grand des prophètes de la première Alliance et Jésus, le Fils de Dieu. Ce sont deux humbles femmes, l’une toute jeune, l’autre plus âgée, qui bénéficient de cette énergie divine et se réjouissent ensemble.
Ne nous étonnons pas que l’Assomption de Marie prolonge et épanouisse cette “ligne de vie” tracée par Dieu Lui-même. La mort ne peut retenir celle qui a accueilli et chanté la Vie.
Loin d’isoler Marie de notre condition humaine en en faisant un être à part, mi-femme, mi-déesse, l’Assomption est à comprendre comme une grâce accordée dans le lien de Marie avec Son Fils et dans son lien avec le peuple de Dieu. C’est bien parce que Jésus a été ressuscité par le Père que Marie peut, elle aussi, bénéficier de cette Vie non atteinte par la mort. La première disciple de son Fils, première croyante dans le peuple de Dieu, ne fait qu’anticiper le salut promis à tous les chrétiens. Et ce n’est sans doute pas un hasard si ce dogme fut proclamé en la fête de tous les saints, le 1er Novembre 1950 par Pie XII.
Il y a en chacun de nous quelque chose qui ne peut pas mourir. En Marie, c’est son adhésion permanente au dessein de Dieu. Elle n’est pas l’essentiel, mais elle permet l’essentiel. Elle est la servante du Seigneur, la servante de la Vie, tellement accordée à Dieu qu’Il la reçoit dans ses bras.
Cet avenir, nous le préparons pour nous lorsque nous choisissons la vie pour les autres et pour nous. Accueillons la vie : alors nous franchirons à la suite du Christ, après Marie, le mur de la mort.
C’est un modèle aussi pour l’Église qui, elle aussi, doit se hâter vers la vie, rejoindre les hommes dans leur désir de vivre et leur dire qu’ils ne seront pas déçus en plaçant leur confiance en Celui qui dit : « Je suis la Vie ». Il les conduira là où déjà se trouve Marie.
Avec elle, réjouissons-nous et louons ensemble le Seigneur pour son merveilleux dessein !
AMEN !