Homélie : « L'humilité, c'est la vérité »
Choisir la dernière place (Lc 14, 1a.7-14)

Cette homélie a été prononcée par le
Père Guy Lecourt, prêtre du diocèse de Versailles
« Mon fils, accomplis toute chose avec humilité » - Ben Sirac le Sage 3,17
L’Évangile de ce dimanche illustre parfaitement cette maxime du sage de la Bible. Jésus, en observateur perspicace et presque amusé, remarque les invités à un repas qui choisissent les premières places. Il nous donne alors une petite parabole pleine de bon sens à la limite de la roublardise puisqu’il invite, non sans humour à choisir la dernière place pour être invité à la première.
Ce petit calcul ne porte sans doute pas toujours ses fruits mais le sens est clair : ne cherche pas à t’élever ; sois toi-même. La véritable humilité (du latin humus, la terre… qui a donné le mot homo, l’homme) cherche à faire la lumière sur ce que l’on est sans vouloir être ni inférieur, ni supérieur aux autres. Pour Sainte Thérèse de Lisieux, l’humilité, c’est la vérité.
Acquérir cette humilité, c’est regarder, contempler et appeler Celui qui s’est fait humble dans la vérité de sa mission, Jésus, Fils de Dieu. Par sa solidarité avec les plus méprisés, il a révélé jusqu’à quelle profondeur allait l’amour de Dieu pour l’humanité. Relisons l’hymne de la lettre aux Philippiens : Ph 2, 3-11.
« N'accordez rien à l'esprit de parti, rien à la vaine gloire, mais que chacun par l'humilité estime les autres supérieurs à soi ; ne recherchez pas chacun vos propres intérêts, mais plutôt que chacun songe à ceux des autres. Ayez entre vous les mêmes sentiments qui sont dans le Christ Jésus : Lui, de condition divine, ne retint pas jalousement le rang qui l'égalait à Dieu. Mais il s'anéantit lui-même, prenant condition d'esclave, et devenant semblable aux hommes. S'étant comporté comme un homme, il s'humilia plus encore, obéissant jusqu'à la mort, et à la mort sur une croix ! Aussi Dieu l'a-t-il exalté et lui a-t-il donné le Nom qui est au-dessus de tout nom, pour que tout, au nom de Jésus, s'agenouille, au plus haut des cieux, sur la terre et dans les enfers, et que toute langue proclame, de Jésus Christ, qu'il est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père ».
Mais, dans cet évangile, Jésus se mettrait-il seulement à enseigner les bonnes manières ? Avez-vous remarqué que s’il est invité à un repas chez un pharisien, dans la parabole qu’il raconte, il parle de noces. Or dans la Bible, le festin de noces désigne le Royaume de Dieu. Dans ce royaume, il n’appartient à personne de s’attribuer les meilleures places : c’est Dieu qui les donne. Plus encore, ce sont les pauvres, les estropiés, les boiteux, les aveugles qui sont les invités prioritaires comme la deuxième partie de l’évangile d’aujourd’hui nous l’indique à travers les conseils que Jésus donne à son hôte.
En ce temps de reprise d’activités, adoptons dès maintenant les mœurs nouvelles du Royaume par notre humilité envers tous pour manifester l’amour que Dieu porte à tous ses enfants.
AMEN !