Homélie : Renaître à une vie nouvelle animée par l'Esprit-Saint
Recevez l'Esprit-Saint (Jn 20, 19-23)

Cette homélie a été prononcée par le
Père Guy Lecourt, prêtre du diocèse de Versailles
« Recevez l’Esprit-Saint ! ».
La Pentecôte ou “Fête juive des Semaines” (“Chavouot” : 7 semaines de jours, soit 49 jours) était célébrée 50 jours après Pâques. Alors pourquoi l’Église a-t-elle choisi comme Évangile de cette Fête un évènement qui a lieu le soir de Pâques ?
En fait, il est écrit que l’évènement se passe “le soir du premier jour de la semaine”. N’y aurait-il pas comme un renvoi à un récit que nous entendons dans la nuit de Pâques : « Lorsque Dieu commença la création du ciel et de la terre, la terre était déserte et vide, et la ténèbre à la surface de l’abîme ; le souffle de Dieu planait à la surface des eaux… Dieu sépara la lumière de la ténèbre… Il y eu un soir, il y eut un matin : premier jour » (Gn 1, 1-5). Au soir du premier jour de la semaine, Jésus, vivant ressuscité, se tient au milieu des Apôtres réunis, enfermés, “toutes portes closes”.
Puis Il souffle sur eux en disant : « Recevez l’Esprit Saint ! ». Là encore, en filigrane, Dieu n’a-t-Il pas insufflé son propre Souffle, son “haleine de vie”, en l’homme pour qu’il vive ? (Gn 2, 7).
Voici donc présenté par l’Évangile de Jean une première Pentecôte, un premier don de l’Esprit Saint aux Apôtres. Cela ressemble bien à une nouvelle création que Jésus inaugure grâce à sa mort et à sa résurrection. (Par ailleurs sur la Croix, Jésus a déjà rendu au Père son Esprit, son Souffle : c’est le même mot dans le texte original grec. Lc 23, 46).
Plus encore, Jésus en donnant à ses Apôtres pleins pouvoirs sur les péchés (remettre les péchés… retenir les péchés…) permet que, blessés par le péché, nous puissions guérir, voire renaître à une vie nouvelle animée par l’Esprit Saint. Voilà de quoi rendre grâce pour ce don merveilleux qui nous remet dans l’amitié du Père et nous rétablit membre du Corps du Christ, aptes « à recevoir les dons de l’Esprit en vue du bien de tous » (1 Cor 12, 7).
Le dynamisme de la Pentecôte est moins dans l’aspect merveilleux du “parler en langue” que dans la force convaincante de l’amour vécu en communion les uns avec les autres, cette “langue” comprise et goûtée avec joie par tout le monde, cette langue que la Vierge Marie parlait avec les Apôtres et qu’elle continue de parler dans la simplicité du cœur de tous les croyants.
AMEN !