Homélie : Fin du monde ou fin d'un monde
La venue du Fils de l'Homme (Mc 13, 24-32)

Cette homélie a été prononcée par le
Père Guy Lecourt, prêtre du diocèse de Versailles
Répandue est l’idée que la fin du monde sera quelque chose de terrible, apocalyptique, qui s’abattra sur la terre : une guerre atomique, des tornades, des tsunamis, des tremblements de terre, une épidémie monstrueuse, des animaux gigantesques qui dévoreront les humains… ? Que d’images qui font peur !
Que dit Jésus à ses disciples ? Il utilise Lui aussi les images de son temps : Il annonce une terrible détresse suivie des astres, le soleil et la lune, considérés à l’époque comme des divinités païennes, qui perdent leur éclat ; les étoiles qui tombent du ciel… Il ne faut pas prendre ces images au pied de la lettre. Ce langage annonce tout simplement la victoire de Dieu sur les forces du mal et en particulier sur l’idolâtrie païenne ; la fin du vieux monde et l’avènement d’un monde nouveau. Non pas fin du monde, mais fin d’un monde.
Comment continue-t-Il de présenter cette fin du monde ? De façon très différente. Il parle de sa “venue”. Ce sera un grand moment de lumière et de joie. Celui qui a donné sa vie pour tous les hommes viendra sur les “nuées”, c'est-à-dire là où se trouve notre Père des Cieux. Il fait référence à une vision du prophète Daniel (Dn 7, 13-14) ; les « Cieux », c’est le “monde de Dieu”, où tous les gens s’aiment, parce que tous sont devenus comme Lui. Alors par sa puissance, Jésus, le “Fils de l’Homme”, détruira toutes les injustices ; Il dénoncera tous les mensonges et fera la vérité sur tous ; Il ne laissera plus de place à l’égoïsme, à la haine, mais toute la place sera faite à l’amour vrai, au partage, au respect de la dignité de chacun, à l’union entre tous.
Si Jésus annonce un événement heureux et définitif, Il nous invite également à l’anticiper pour mieux l’accueillir quand il se produira. Nous ne savons ni le jour ni l’heure de sa venue mais nous pouvons nous y préparer dès maintenant. Sa Parole éclaire déjà notre vie mieux qu’un soleil. En la mettant en pratique, c’est déjà Lui et son Père que nous accueillons : « Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole, et mon Père l'aimera et nous viendrons vers lui et nous nous ferons une demeure chez lui. » Jn 14, 23.
Nous, les baptisés, marqués par la Croix de l’amour du Christ et qui écoutons et retenons sa Parole, nous savons que son retour est aussi sûr que, lorsque les branches du figuier deviennent tendres et que les feuilles sortent, c’est bientôt l’été et que Ses Paroles ne passeront pas.
Enfin, quand nous constaterons que la justice, la vérité et la bonté grandissent dans notre cœur et notre intelligence, alors nous saurons que Jésus, “le Fils de l’Homme” est proche, à notre porte. Ce sera un grand bonheur : nous n’aurons vraiment pas peur !
AMEN !