Homélie : A l’école de deux maîtresses pour accueillir le Seigneur…
Marthe et Marie (Lc 10,38-42)

Cette homélie a été prononcée par le
Père Guy Lecourt, prêtre du diocèse de Versailles
Que n’a-t-on pas dit sur ces deux sœurs, opposant actifs et contemplatifs, frères convers et moines de chœur, laïcs et consacrés… Ce n’est évidemment pas le sens de cet Évangile.
La sacrosainte loi de l’hospitalité, mise en pratique par Abraham, qui court à la rencontre des trois voyageurs, rejoint l’accueil des deux sœurs. Marthe est accaparée (mot à mot « tiraillée ») par les multiples occupations du service ; Marie écoute la Parole de Jésus.
L’une soigne l’accueil qu’elle entend faire à Jésus, son ami et son maître, en se « décarcassant » pour Lui : c’est la « bonne samaritaine » à l’esprit pratique et efficace.
L’autre se tient assise aux pieds de Jésus, dans l’attitude du disciple : c’est une autre « bonne samaritaine » qui donne à Jésus toute l’attention que Lui ont refusée bien de ses contemporains, à commencer par les chefs du peuple ainsi que les scribes et les pharisiens, pourtant bien instruits en religion.
Alors Marthe perd son sang-froid et prend à partie son visiteur pour qu’Il secoue cette paresseuse de sœur !
Jésus va lui répondre tout en douceur et délicatesse en répétant son prénom : « Marthe, Marthe… ». Il tente de lui faire comprendre ce qui est le plus nécessaire, ce dont elle aura besoin. Car en effet, Jésus monte à Jérusalem où Il sera mis à mort. Il leur sera enlevé. Marie a écouté sa Parole : celle-là ne lui sera pas enlevée. En cela, elle a choisi la « bonne part » (dans la langue de Jésus, le comparatif n’existe pas).
Quant à nous, dans le concert de nos activités, nous pourrions nous demander quelle part choisissons-nous ?
Jésus n’oppose pas les deux façons d’accueillir, celle de Marthe dont la générosité est indéniable, mais un peu trop accaparée et celle de Marie, dont l’attention soutenue au visiteur reste un peu insouciante. Les deux sœurs aiment Jésus et Lui les nourrit de son amitié et de sa Parole.
Marthe et Marie, un nom araméen et un nom hébreu, les deux renvoyant à la même signification : maîtresse. Quelles le soient dans nos façons d’accueillir, à la fois dans le service des frères et dans l’écoute de la Parole de Celui qui donne vie.
AMEN !