Homélie : Le triomphe de la vie

Cette homélie a été prononcée par le
Père Guy Lecourt, prêtre du diocèse de Versailles
L’Évangile de Dimanche nous donne le récit de deux passages qui ont ceci en commun de nous présenter deux femmes : l’une très jeune, 12 ans ! Mais c’est dans la Bible l’âge de la puberté légale et l’âge auquel la jeune fille juive était ordinairement donnée en mariage. L’autre femme, certainement plus âgée, subissant des pertes de sang depuis 12 ans, chiffre qui rejoint la jeune fille et qui est signe de plénitude (12 mois de l’année, mais aussi signe de choix du Seigneur). Ces deux femmes sont privées de la possibilité de donner la vie : la première à cause de sa mort, la seconde en raison de son infirmité qui l’excluait de tout contact avec les hommes, d’après les préceptes de pureté de la Loi juive, la privant d’une éventuelle maternité.
La première lecture de ce Dimanche, tirée du livre de la Sagesse, affirme avec force que « Dieu n’a pas fait la mort, qu’Il ne se réjouit pas de voir mourir des êtres vivants… Sa création est bienfaisante et on n’y trouve pas de poison de mort… Il a créé l’homme pour une existence impérissable ». Quelle magnifique espérance exprimée là, avant même celle de l’Évangile qui éclatera dans la Bonne Nouvelle de la Résurrection du Christ annonçant la nôtre !
Jésus va illustrer ces paroles par les deux signes qu’Il va réaliser à Capharnaüm, village de la consolation, alors qu’Il se tient au bord de la mer, là où symboliquement demeurent les puissances de la mort. Il va rendre ces deux femmes à la plénitude de la vie, à la possibilité pour elles de la maternité qui donne vie. En les guérissant, Il se révèle comme le Dieu présenté dans le livre de la Sagesse, Celui qui donne vie. « Éveille-toi » dit-Il à la plus jeune et « elle se lève » : deux verbes grecs qui évoquent la résurrection. Et puis, « Ma fille, ta foi t’a sauvée. Va en paix et sois guérie de ta souffrance ».
Jésus est-Il pour nous ce maître de la vie ?
Qui répond à nos appels pour que triomphe la vie, comme Jaïre l’a fait pour sa fille ? Nous avons tellement d’occasions pour l’appeler pour nous et pour ceux autour de nous !
Jésus, qui est touché par la foi de cette femme, privée de donner vie et dont Il souhaite qu’elle l’exprime devant tous, en la félicitant ? Nous avons tellement besoin de témoignages qui manifestent la foi en faveur de la vie !
Jésus, qui encourage le père de la jeune fille en lui disant « Ne crains pas ! Crois seulement » ? Nous avons si souvent peur de risquer une parole, une action qui montre notre confiance en Lui !
Jésus, qui prend la main de la jeune fille pour l’éveiller et la rendre à la vie ? Ne sommes-nous pas parfois comme mort, frappé par une épreuve, un échec, un deuil… et Il nous prend par la main pour une vie nouvelle à construire !
Que Jésus-Christ soit et reste pour nous tous notre maître Lui qui est le prince de la Vie !
Ensemble, rendons-Lui grâce !
AMEN !