Homélie : Le retour à la vie de Lazare
La résurrection de Lazare (Jn 11, 1-45)

Cette homélie a été prononcée par le
Père Guy Lecourt, prêtre du diocèse de Versailles
Voici un moment de la vie de Jésus où beaucoup d’entre nous ont pu se retrouver lorsque l’un des nôtres vient à mourir. Souffrance de la rupture de communication avec celui ou celle qui était vivant ; absence, vide, manque profond. Puis trouble devant le mystère de la disparition d’un être cher, devant la mort et de son au-delà. Enfin, embarras pour trouver une parole qui donne sens ou apaise la douleur de ceux qui vivent le deuil.
Jésus est confronté à la même situation. Ne pensons pas trop vite qu’Il sait très bien ce qu’il va faire et qu’Il va en un tour de main faire revenir Lazare à la vie. Lui-même est profondément ébranlé : Il pleure ! C’est au terme d’une action de grâce qu’Il défie la mort et fait sortir Lazare de son tombeau.
Jésus ne s’est pas détourné de l’épreuve. Il reçoit d’abord le reproche de Marthe : « Si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort… ». En même temps, elle Lui fait entièrement confiance et semble prête au miracle. Jésus ne l’opère pas tout de suite. Il Lui rappelle brièvement la foi naissante juive en la résurrection. Cette foi n’a que deux siècles à peine d’existence : elle n’est pas partagée par tout le monde et il y aura de sérieuses bagarres entre Pharisiens qui y croient et Sadducéens qui la rejettent. (Lc 20, 27-40 et Ac 23, 6-10).
Marthe, qui connaît bien son “catéchisme juif”, renvoie la résurrection au dernier jour, à la fin des temps : maigre consolation pour l’heure !
Jésus lui révèle alors qui Il est en vérité : « Moi, Je suis la Résurrection [anastasi] et la Vie [zôè]. Qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ; et tout homme qui vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? ».
Ce n’est pas sans raison que la liturgie a choisi ce passage à quelques jours de la Nuit Pascale. Car que célèbre l’Église en cette sainte nuit ? La mort et la résurrection de Jésus, Christ et Seigneur. Et que demande-t-elle non seulement aux catéchumènes mais à tous les baptisés ? De proclamer leur foi. Non pas : “Sais-tu” le contenu de la foi, mais “Crois-tu” à Celui qui en est la source ? Veux-tu vivre par Lui, avec Lui et en Lui ?
Entrons alors dans cette dynamique de mort au péché pour renaître à la vie, avec le Christ, en recevant l’Esprit vivifiant.
AMEN !