Homélie : Le beau berger qui dépose sa vie pour ses brebis
Le bon Pasteur (Jn 10, 11-18)

Cette homélie a été prononcée par le
Père Guy Lecourt, prêtre du diocèse de Versailles
Jésus est le Bon Berger [l’évangile a même écrit : le “beau berger”, kalos, au sens de noble, honnête ; tout différent du mercenaire qui ne travaille que pour de l’argent]. Il est beau parce qu’Il donne sa vie pour ses brebis. Là encore, il faudrait dire comme cela est écrit dans le texte grec : “Il dépose sa vie ”. Il le redit à la fin de notre évangile d’aujourd’hui : « Personne ne m'enlève la vie ; mais je la dépose de moi-même. J'ai pouvoir de la déposer et j'ai pouvoir de la reprendre ; tel est le commandement que j'ai reçu de mon Père. »
Déposer / reprendre, comme Jésus, à la Sainte Cène, la veille de sa mort, déposera son vêtement pour le reprendre une fois lavés les pieds de ses disciples. Il est Maître et Seigneur. Il a fait ce geste en toute conscience et en toute liberté, comme Il déposera sa vie le Vendredi Saint pour la recevoir de son Père au matin de Pâques ; car sa vie même, en Fils, Il la reçoit du Père. C’est le cœur même de Jésus que cette union au Père, qui Lui-même ne cesse de donner.
Ce qui vaut pour le Père et le Fils vaut désormais pour chacun de nous : goûter à l’amour divin, recevoir sa vie et la donner ; recevoir le commandement du Père et exercer sa liberté en y adhérant.
Tous baptisés, nous sommes appelés d’une manière ou d’une autre à vivre cela :
* Pour certains, par notre présence active au service des hommes, de notre société, de notre famille, dans un monde très préoccupé de lui-même et souvent inhumain et en détresse.
* Pour d’autres, par une vie consacrée, signe clair et généreux de la présence de Dieu au cœur de l’humanité pour laquelle il a donné sa vie.
* Pour d’autres encore, par une vie configurée à Jésus, beau pasteur, dans un ministère diaconal, presbytéral ou épiscopal.
Tous, complémentaires les uns des autres ; tous donnant de leur vie les uns aux autres ; tous habités par l’Esprit d’amour du Père et du Fils pour le monde qu’Ils veulent sauver.
« C’est seulement dans un terrain spirituellement bien cultivé que fleurissent les vocations au sacerdoce ministériel et à la vie consacrée. En effet les communautés chrétiennes, qui vivent intensément la dimension missionnaire du mystère de l’Église, ne seront jamais portées à se replier sur elles-mêmes. La mission comme témoignage de l’amour divin, devient particulièrement efficace quand elle est partagée d’une manière communautaire, “afin que le monde croie” (Jn 17, 21) Benoît XVI, au Vatican le 3 Décembre 2007.
AMEN !