Homélie : Ils ne sont pas du monde
Le discours d'adieu de Jésus (Jn 17, 14)

Cette homélie a été prononcée par le
Père Guy Lecourt, prêtre du diocèse de Versailles
« Ils ne sont pas du monde de même que moi je ne suis pas du monde » Jn 17, 14.
Dans son discours d’adieu à ses disciples, Jésus avant de passer de ce monde à son Père, les confie à son Père. Il a accomplit sa mission qui était de veiller sur eux, malgré la défection de Judas, (preuve qu’Il laissait bien ses apôtres libres de Le suivre). A présent, les disciples, qui ont reçu le don de la Parole du Père, vont continuer sa mission et porter cette Parole au monde. Cela ne va pas être facile, car le monde les a pris en haine parce qu’ils ne sont pas du monde de même que Jésus n’est pas du monde.
Que désigne donc Jésus par “ le monde” ?
Sous la plume de Jean, “le monde”, cosmos, a différentes significations. Il peut désigner l’univers et les hommes qui l’habitent. Le Seigneur y envoie ses disciples pour qu’ils soient ses témoins et pour que ce monde soit sauvé : « Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique… Car Dieu n'a pas envoyé son Fils dans le monde pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui. » Jn 3, 16-17. Mais il peut également désigner toutes les forces hostiles à Dieu : « Il est venu dans le monde, mais le monde ne l’a pas reconnu » Jn 1, 10. Ces forces du mal sont les opposants à Jésus, ceux qui refusent d’accueillir son message, de voir clair et qui sont sous l’emprise du Mauvais. Jésus prie pour que ses disciples ne soient pas contaminés par eux, qu’ils restent fidèles à Dieu et à son envoyé et qu’ils soient témoins de la Vérité qui est Sa Parole.
Ce discours d’adieu s’achève par une consécration. Par sa mort et sa résurrection, Jésus devient le grand prêtre, arkihiéreus, par excellence qui offre sa propre vie, afin que ses disciples soient également consacrés pour offrir à leur tour leurs propres vies : c’est bien ce que nous sommes invités à faire tous les jours en nous conformant aux paroles de l’Évangile. Cette démarche profondément concrète et spirituelle, nous l’exprimons à la Messe par l’AMEN qui clôt la grande prière Eucharistique, lorsque le célébrant élève à la fois le Corps et le Calice du précieux Sang du Christ :
« Par Lui, avec Lui et en Lui,
à Toi Dieu le Père tout-puissant
dans l’unité du Saint-Esprit,
tout honneur et toute gloire
pour les siècles des siècles. »
En nous unissant ainsi à Lui, en nous préparant cette semaine à la fête de Pentecôte, « que la joie de Jésus soit en nous et que nous soyons comblés de joie » selon sa prière,
AMEN !