Catéchèse : Rorate Caeli

Cieux, répandez votre justice, que des nuées descende le Salut !
Les paroles du Rorate Caeli ne nous sont plus très familières, mais la puissance évocatrice de sa mélodie continue de chanter dans nos cœurs pendant notre marche de l’Avent.
Ecoutez des extraits de ce chant ! © musique André Gouzes Editions de Sylvanès |
Sans doute les paroles du Rorate Caeli que nous venons d’entendre ne nous sont plus très familières, mais la puissance évocatrice de sa mélodie continue de chanter dans nos cœurs pendant notre marche de l’Avent.
Essayons d’en retrouver tout le sens. Le texte est composé de citations empruntées au livre d’Isaïe, notamment aux chapitres 64 et 40, à travers les événements de l’histoire d’Israël.

Cieux, répandez votre justice, que des nuées descende le Salut !
Ne T’irrite pas, Seigneur, ne garde pas le souvenir de nos péchés. !
Voici que ta Cité sainte, Sion, a été dévastée : Jérusalem, Jérusalem, le séjour de ta Sainteté et de ta Gloire, là où nos Pères ont chanté tes louanges.
L’impensable s’est produit.
Après la défaite du Royaume du Nord, Jérusalem à son tour a succombé sous les coups de Babylone et son peuple a été déporté. Catastrophe nationale et religieuse. Où trouver Dieu dans ce champ de ruines ?
Nous avons péché, et nous sommes devenus semblables aux païens, nous sommes tombés comme des feuilles mortes, et nos péchés nous ont emportés loin de Toi. Tu nous as caché ton Visage, et Tu nous as brisés à cause de nos péchés.
Une découverte s’est imposée : c’est le péché, celui de l’infidélité tant combattue par les prophètes, qui est à l’origine du malheur et qui laisse l’homme brisé, désemparé.
Regarde, Seigneur, l’abattement de ton Peuple, et envoie Celui qui doit venir ! Envoie l’Agneau souverain de l’Univers, du Rocher du désert jusqu’à la montagne de la Fille de Sion, et qu’Il nous délivre du joug de nos péchés !
Au nom de toutes les promesses faites par Dieu à son peuple et qui jalonnent son histoire, Israël ose encore se tourner vers son Seigneur et l’implore pour la fin de son exil.

Console-toi, console-toi, ô mon Peuple, car bientôt viendra ton Sauveur et ton Roi ! Pourquoi te laisses-tu consumer par la tristesse ? Parce que ta douleur t’a repris ? Je te sauverai, ne crains pas ! Car je suis ton Sauveur, ton Seigneur et ton Dieu, le Saint d’Israël, ton Berger et ton Rédempteur !
Et voici que le Seigneur lui-même prend la parole, réconforte et annonce le salut que son amour va réaliser.
Bien des parallèles pourraient sans doute être suggérés : authentiques valeurs perdues, écroulement de civilisations, paix agressée, l’homme emporté par ses abandons et ses fautes, impuissant à se ressaisir. Mais l’espérance n’est pas morte, Dieu n’a pas retiré son alliance, le Seigneur vient nous sauver. C’est l’encouragement que nous avons à redire à nos frères pendant l’Avent et que Dieu nous confie.
Le temps peut être aussi l’occasion de reprendre une lecture et une étude plus approfondies du livre d’Isaïe. Nous pouvons déjà reprendre des passages connus, en particulier dans le cadre liturgique :
- La vigne du Seigneur (5,1-7)
- Au service du Seigneur (6,1-8)
- L’Emmanuel (7,10-18)
- La promesse de la Paix (2,1-5 ; 11,1-10)
- Préparer la route – le précurseur (40,3)
- Porter la bonne nouvelle (61,1-9)
