Catéchèse : Dans cet Enfant nouveau-né...

Noël est un événement d’une simplicité divine. Que nous est-il demandé en effet ? Simplement de nous émerveiller devant un nouveau-né ! Dans cet Enfant, l’homme redécouvre la puissance de l’amour, la force dans la faiblesse, la clé d’une existence réussie…
Extrait de l’homélie du 27 juillet 2009 prononcée au cours de la messe célébrée lors du pèlerinage des étudiants français en Terre Sainte.
![]() Adoration des Mages - © BNF
Dans l'évangile qui vient d'être proclamé, nous avons entendu saint Jean énoncer cet immense mystère : Avez-vous remarqué comme ce verset est court ? Quelques mots seulement. Quelques mots pour tâcher d'exprimer l'inexprimable… « Dieu a tant aimé le monde qu'il lui a donné son Fils. » « Et le Verbe s'est fait chair. » Noël est un événement d'une simplicité divine. Que nous est-il demandé en effet ? Simplement de nous émerveiller devant un nouveau-né, d'être simples dans nos rapports avec lui et entre nous, pleinement confiants dans la Providence qui ne manquera jamais son rendez-vous avec les hommes de bonne volonté.
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![]() Arrestation du Christ - © BNF
Le petit enfant Jésus, couché dans la mangeoire, nous introduit dans un autre aspect du mystère de Noël : l'innocence. Dans le langage courant, le mot innocence a au moins trois significations. Il désigne l'état de celui qui subit injustement un mal ou une injustice ; il désigne également la vulnérabilité, l'incapacité à se défendre ; il désigne enfin le fait de ne pas nuire, de ne pas faire de mal à autrui. Quel que soit le sens que l'on donne au mot, on peut dire que Jésus est le parfait innocent. Et cela éclate à la crèche : petit bébé, il est vulnérable et sans défense ; refusé à l'hôtellerie, il sera rejeté et subira toutes sortes de maux de la main des hommes, jusqu'à la mort sur la croix ; enfant sans voix, il ne nuit à personne ; agneau sans tache, il n'a pas de péché. C'est ce qu'attestera le bon larron sur la croix : « Pour nous, c'est juste : après ce que nous avons fait, nous avons ce que nous méritons. Mais lui, il n'a rien fait de mal. » (Lc 23, 41). Non seulement Jésus, l'innocent, n'a jamais commis le mal, mais il est venu pour nous faire du bien, et le plus grand bien qui soit : nous aimer, nous guérir, nous sauver et nous donner la vie ! Noël : innocence, émerveillement, enfance, joie, paix, confiance…
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![]() Jésus lavant les pieds de ses disciples - © BNF
La Nativité, comme toute la vie du Christ, nous révèle que la puissance de Dieu ne ressemble pas à la puissance des hommes. Trop souvent, nous, les hommes, nous utilisons notre puissance pour nous affirmer face aux autres, voire pour opprimer, écraser et dominer les autres. Notre Terre sainte, hélas, ne souffre que trop de cette logique… Mais chez le Bon Dieu, le comble de la puissance consiste à se faire faible et petit. À Noël, le Dieu éternel et tout-puissant descend pour être avec nous, au milieu de nous, comme nous. Saint Paul le dira : « La puissance de Dieu se déploie dans la faiblesse. » (2 Co 12, 9) Dans la faiblesse des hommes, bien sûr, mais aussi dans la faiblesse dont Dieu lui-même se revêt. Ce faisant, il vient nous montrer que nous n'avons aucune raison d'avoir peur de lui ; il nous révèle également que la clé d'une existence réussie, le secret d'une vie sainte, c'est l'humilité, le service, le don de soi par amour. « Le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi mais pour servir et donner sa vie. » (Mc 10, 45) |