Catéchèse : Marie, Mère de Dieu

Le 1er janvier, huit jours après Noël, l’Eglise célèbre avec solennité la fête de Marie, Mère de Dieu. Ce titre est en effet profondément lié au mystère de la Nativité du Seigneur : cet Enfant que Marie a conçu et enfanté, qu’elle allaite et enveloppe de langes, Il est « le Fils du Très-Haut », l’Emmanuel, Dieu avec nous…
Extrait du livre « Marie, mère du Christ et de l’Eglise » publié aux Editions Xavier Mappus
« Elle mit au monde son fils premier-né, l’enveloppa de langes, et le coucha dans une crèche, parce qu’il n’y avait pas de place pour eux dans l’hôtellerie. » (Lc 2,2)
Jésus est le Fils de Dieu
Cet enfant, qui est-il ? Il avait été annoncé comme « le Fils du Très-Haut » ; il sera appelé « le Fils de Dieu ». Dès la naissance, l’ange apparaît à des bergers : « Rassurez-vous, car voici que je vous annonce une grande joie, qui sera celle de tout le peuple : aujourd’hui, un Sauveur vous est né, qui est le Christ-Seigneur. »

Certes, Noël est fête de pauvreté : pas de maison, inconfort de la crèche, invitation aux bergers ; mais le cœur du mystère de Noël n’est pas là : Jésus est Seigneur, Jésus est Dieu, le fils de Marie est le Fils du Dieu vivant. Dieu s’est incarné ; « le Verbe s’est fait chair », comme dit St Jean (1, 14), il est devenu un homme dans la limite et la faiblesse « sauf le péché ». Le Christ « qui était de condition divine ne se prévalut pas d’être l’égal de Dieu, mais il s’anéantit lui-même, prenant condition d’esclave et se faisant semblable aux hommes », comme dit Saint Paul (Ph 2,6-7). Tel est le mystère de Noël, l’Incarnation de Dieu, avec le mystère qui lui est joint, qui « fait corps » avec lui au sens fort : le mystère de « Marie, Mère de Dieu ».
Maternité divine de Marie
Ce Jésus qu’elle a conçu et qu’elle enfante, est Dieu-même : ce Jésus qu’elle allaite et enveloppe de langes, comme tout bébé parmi les hommes, elle sait avec Joseph comment il a été conçu, elle sait avec Joseph qu’il se nomme « Jésus », c’est-à-dire Sauveur, elle sait qu’il est le « Saint de Dieu », le « Fils du Très-Haut ». Aussi dès les premiers siècles, l’Eglise d’Orient l’appelle « Theotokos » (celle qui enfante Dieu, qui accouche de Dieu), Mère de Dieu. Et quand Nestorius conteste ce titre, le Concile d’Ephèse (431) dont un des chefs écoutés est Saint Cyrille, proclame qu’il est de Foi que Marie est Mère de Dieu, car elle a enfanté Dieu, le Christ qui est Dieu ; et le peuple d’Ephèse manifeste sa joie, avec ferveur, par des illuminations publiques ! Sorte de première fête, de premier pèlerinage du peuple chrétien, en l’honneur de Notre-Dame !

Le Concile de Vatican II reprend souvent le titre de Mère de Dieu, sous des formes latine diverses : « Dei Genitrix, Deipara », et aussi celui de Mère du Christ, de Mère du Rédempteur. D’ailleurs l’enseignement ordinaire de l’Eglise ne dit-il pas, du Verbe, dans le Credo : « pour nous hommes et pour notre Salut, Il s’est incarné de par le Saint Esprit, dans la Vierge Marie et s’est fait homme » ?
Aussi, Marie pourra-t-elle dire, à Jésus, avec autant de vérité : mon enfant, et, mon Dieu ; car elle L’a engendré, de sa chair et de son sang, de sa liberté et de sa Foi ; mais, depuis toujours, Il existait : « au commencement était le Verbe et le Verbe était en Dieu et le Verbe était Dieu ». – « Et le Verbe s’est fait chair ».
Jésus – le Christ, c’est la Personne du Verbe en la nature divine et la nature humaine : le Fils de Dieu est « né d’une femme ».
(Lumen Gentium 53, 63, 66)
Le culte de la Mère de Dieu
On comprend que la grande Tradition de toute l’Eglise, orientale et latine, ait toujours eu un culte exceptionnel pour Marie de laquelle est né le Verbe fait chair : sa Maternité divine est unique, préparée par l’Immaculée Conception, et réalisée dans la virginale maternité ! Une telle dignité appelle un culte, un hommage, une vénération : ils ne s’achèvent pas à elle, mais reconnaissent en elle une merveille de Dieu, la créature enfin réussie – et avec qu’elle éminence – après la chute d’Eve. Marie est la fille qui fait honneur à Dieu ; Eve, ce fut la déception de Dieu.

Honorer la Mère de Jésus, c’est honorer Jésus : on ne la sépare pas de son Fils ; en l’aimant, on n’en aime pas moins son Fils ; loin de là : admirer la Mère, c’est admirer le Fils ; car on ne l’admirerait point de cette manière, en tête de toutes les créatures humaines et angéliques, si elle n’était point la Mère de Dieu, par la plus docile souplesse à l’Esprit.
Aussi le Concile tient-il à préciser que le culte de la Vierge présente un caractère absolument unique (66) : « la vraie dévotion procède de la vraie Foi, qui nous conduit à reconnaître la dignité éminente de la Mère de Dieu, et nous pousse à aimer cette Mère d’un amour filial, et à poursuivre l’imitation de ses vertus » (67).
« Allez à Marie », écrivait St Bernard, moine et apôtre, éducateur du Pape et Docteur de l’Eglise.
SAINTE MARIE, MERE DE DIEU, PRIEZ POUR NOUS !
