Catéchèse : La Vénération de la Croix

Le vendredi saint, au cours de la célébration de l’Office de la Passion, l’Eglise invite tous les fidèles à vénérer la Croix du Christ. Au premier abord, ce mystère de la Croix est le plus troublant qui soit. Pourquoi regarder Jésus crucifié ? Pourquoi vénérer un instrument de torture ? N'est-ce pas le bonheur et la paix que l’homme désire au fond de lui-même, n'est-ce pas cela qu’il recherche par-dessus tout ?
Le vendredi saint, au cours de la célébration de l’Office de la Passion, l’Eglise invite tous les fidèles à vénérer la Croix du Christ par laquelle nous sommes sauvés. Le célébrant chante alors à trois reprises, de plus en plus haut, l’invitation à adorer la croix, en la dévoilant progressivement : « Voici l’arbre de la croix du Christ notre Sauveur, ![]() © esprit-photo.com
L’assemblée et le chœur répondent en chantant l’acclamation : « Venez, adorons le Seigneur Et chaque fois, on se prosterne pour adorer durant quelques instants. Tous viennent ensuite en procession pour vénérer et baiser la Croix, tandis qu’on chante des hymnes, en particulier le chant des impropères ou « chant des reproches » : « L'opprobre (improperium) a brisé mon coeur et les injures de ceux qui t'injurient sont tombées sur moi. Pour nourriture, ils m'ont donné du fiel et dans ma soif ils m'ont abreuvé de vinaigre », prophétise déjà le Psaume. ![]() © esprit-photo.com
Pourquoi regarder Jésus crucifié ?Un supplicié parmi tant d’autres au cours de l’histoire de notre terre si remplie de la violence des hommes. Pourquoi en faire mémoire ? Pourquoi le contempler ? Pourquoi vénérer un instrument de torture ? C’est le bonheur et la paix que l’homme désire au fond de lui-même, c’est cela qu’il recherche par-dessus tout ! Au premier abord, le mystère de la croix est en effet le plus troublant qui soit, parce que ce n’est pas autre chose que le problème du mal sondé à fond, et c’est notre propre mort que le Christ affronte. Si la liturgie du Vendredi Saint nous invite cependant à tourner nos regards vers le Christ en croix, et même à vénérer cette « sainte croix », c’est en le faisant avec les yeux de la foi : nous ne venons pas gémir sur un vaincu mais célébrer la victoire décisive de Jésus-Christ sur le mal, car ni le péché, ni la mort, ni le diable n’ont pu trouver en lui de complicité. C’est le Christ vainqueur que l’Eglise adore sur la croix. Elle est glorieuse, car elle est condition de la Résurrection - qui tue à jamais la mort. Ainsi pénétré, ce mystère devient éminemment pacifiant : cette paix est la puissance de la Résurrection au plus profond de la mort. Pour la foi, la croix n’est plus le simple instrument du plus odieux des crimes, mais elle devient « l’arbre de vie planté pour la guérison des nations ». ![]() © esprit-photo.com
C’est la raison pour laquelle les premières communautés chrétiennes représentaient sur la croix le Christ glorieux. En particulier, sur les peintures des catacombes romaines, la croix est figurée par un arbre en pleine floraison, « l’arbre de vie ». La passion du vendredi saint est donc indissociable de la résurrection ; elles sont comme les deux faces d’une même réalité. Aussi perçoit-on déjà, dans les chants qui accompagnent la vénération de la Croix, comme un avant-goût de la nuit sainte de la Résurrection : « Ta croix, Seigneur, nous l’adorons ![]() © esprit-photo.com
Pour en savoir plus : "Le Mystère Pascal" de Louis BOUYER |
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