Catéchèse : Voici l'Agneau de Dieu !

La tradition chrétienne a toujours vu dans le Christ le « véritable agneau pascal ». Dans les récits de l’institution eucharistique, les évangélistes, tout en soulignant soigneusement la structure pascale du repas que Jésus prend avec ses disciples, ne font pas mention de l’agneau pascal pour bien signifier la profonde transformation qui s’est opérée : Jésus est l’agneau sans péché qui rachète les hommes au prix de son sang.
Ancien TestamentOù est l'agneau pour l'holocauste ? Maltraité, il s'humiliait, il n'ouvrait pas la bouche, comme l'agneau qui se laisse mener à l'abattoir. Et moi, comme un agneau confiant qu'on mène à l'abattoir, j'ignorais qu'ils tramaient contre moi des machinations. L’agneau pascal Tu n’as voulu ni sacrifice ni oblation, alors j'ai dit : Voici, je viens, pour faire ta volonté. |
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Nouveau TestamentVoici l'agneau de Dieu, Alors je vis, debout, un Agneau, Tu es digne de prendre le livre et d'en ouvrir les sceaux, car tu fus égorgé et tu rachetas pour Dieu, au prix de ton sang, des hommes de toute race, langue, peuple et nation. Digne est l'Agneau égorgé de recevoir la puissance, la richesse, la sagesse, la force, l'honneur, la gloire et la louange. |
Les martyrs ont lavé leurs robes et les ont blanchies dans le sang de l'Agneau.
Ap 7,14 |
Les Ecrits du Nouveau Testament et la tradition chrétienne primitive identifient le Christ à un agneau. C’est un thème très présent dans l’Ancien Testament et porteur d’une grande richesse de signification.
L’Agneau Pascal
Quand Jean-Baptiste désigne Jésus comme l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde, il fait référence à l’Agneau pascal que les Hébreux ont immolé et avec le sang duquel ils ont marqué les linteaux des portes. Grâce à ce signe, ils ont échappé au fléau destructeur qui frappa les premiers-nés des Egyptiens.
La tradition chrétienne a toujours vu dans le Christ le "véritable agneau pascal" (Préface de la messe de Pâques). Dans les récits de l’institution eucharistique, les évangélistes, tout en soulignant soigneusement la structure pascale du repas que Jésus prend avec ses disciples, ne font pas mention de l’agneau pascal pour bien signifier la profonde transformation qui s’est opérée : Jésus est l’agneau sans péché qui rachète les hommes au prix de son sang (cf. : « Ceci est mon corps donné pour vous. Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang versé pour vous. » (Lc 22,19 s.) et Saint Paul : « Notre pâque, le Christ, a été immolé » (1 Co 5,7)).
Saint Jean le suggère aussi en indiquant que Jésus est mis à mort la veille de la fête des azymes, à l’heure même où l’on immolait au Temple les agneaux, selon la prescription de la loi.
Le Serviteur du Seigneur

Mais dans cette dénomination, Jean-Baptiste se réfère aussi à Jérémie qui se comparait à un « agneau que l’on mène à l’abattoir » . Il renvoie également au serviteur souffrant d’Isaïe offrant sa vie comme un sacrifice expiatoire pour les péchés du peuple.
Dans sa passion, Jésus s’est vraiment révélé doux et humble de cœur, se taisant devant le grand prêtre, ne répondant plus à Pilate, qui ne sait reconnaître d'autre vérité que relative aux circonstances. Jésus a pris sur lui le péché du monde. Cf. Is 53,4-5.12 : « En fait, ce sont nos souffrances qu’il a portées, ce sont nos douleurs qu’il a supportées (...) La sanction, gage de paix pour nous, était sur lui et dans ses plaies se trouvait notre guérison… Car il a porté, lui, les fautes des foules et pour les pécheurs, il vient s’interposer. »
Agneau vainqueur
Dans le livre de l’Apocalypse, le thème s’amplifie et se développe. Le Christ est l’agneau qui a été immolé pour le salut du monde. Il porte les marques de son supplice, mais il est debout, triomphant, vainqueur de la mort et, pour cette raison, associé à Dieu comme maître de toute l’humanité.
« Heureux les invités au festin des noces de l’Agneau ! » (Ap 19,9)

Pour en savoir plus : "Vocabulaire de Théologie Biblique", article "Agneau de Dieu" de M.E BOISMARD.