Catéchèse : Fête des saints ou fête des morts ?

A la suite de cette fête de la Toussaint, et dans sa lumière, nous commémorons le lendemain, 2 novembre, tous les fidèles défunts, tous nos frères défunts.
Entre nous et ceux qui nous ont précédés, il y a, dans le Christ, un lien mutuel et une solidarité ; mieux : une communion de vie ! C’est le mystère de « la communion des saints »...

A la suite de cette fête de la Toussaint et dans sa lumière, nous commémorons le lendemain tous les fidèles défunts, tous nos frères défunts.
Entre nous et ceux qui nous ont précédés, il y a, dans le Christ, un lien mutuel et une solidarité ; mieux : une communion de vie ! C’est le mystère de « la communion des saints », mystère d’espérance, que nous exprimons quand nous portons des fleurs sur les tombes de nos proches, lorsque nous prions pour eux, ou bien lorsque nous offrons une messe à l’intention d’un défunt. Ce moment est bien souvent l’occasion donnée à une famille de se rassembler pour faire mémoire de ceux qui nous ont quittés. Une famille ne peut oublier ses ancêtres, tout homme doit garder la mémoire de ses parents et de ceux qu’il a aimés.

La prière pour les défunts est un témoignage de l’affection que nous leur portons. Elle peut rejoindre et aider nos défunts dans leur désir et leur recherche de Dieu, à travers ce qu’ils ont vécu sur la terre. Dieu seul connaît le mystère de cette rencontre où notre prière peut toujours les accompagner. Quand l’Eglise invite à prier pour les défunts, elle invite aussi à poser un acte de foi en la communion des saints et en la vie éternelle à laquelle tous les hommes sont appelés.
Dans de nombreux pays où le 2 novembre n’est pas férié, cette célébration des défunts, avec la visite au cimetière, est pratiquement passée à l’après-midi de la Toussaint. La fête des saints et celle des morts sont comme deux sœurs jumelles que l’on ne peut pas séparer. Comme l’écrivait Frère Christian de Chergé (moine de Tibhirine), c’est « l’instinct de la foi » qui a opéré cette jonction :
« Les deux célébrations s’accordent l’une à l’autre, un peu comme les deux faces de la lune, dont l’une, celle que nous voyons, est éclairée par le soleil de ce monde, tandis que l’autre, encore invisible, disparaît tout entière dans la lumière de l’au-delà. »
(L’invincible espérance, Paris, Bayard, 1997, p. 274)
Si la fête du 1er novembre nous rappelle la vocation de tout homme à devenir saint, la célébration du 2 novembre manifeste notre espérance chrétienne : la vie est plus forte que la mort :
« Souviens-toi de nos frères qui se sont endormis DANS L’ESPERANCE DE LA RESURRECTION, et de tous les hommes qui ont quitté cette vie : reçois-les dans ta lumière, auprès de toi. »
(prière eucharistique)

L’enfer et le purgatoire existent-il ?

On se représente souvent l'enfer comme un châtiment éternel (le feu de l'enfer) que Dieu impose aux pécheurs. Cette représentation est fausse : ce n'est pas Dieu qui nous impose un châtiment. Il ne cesse pas d'aimer tous les hommes, mais par amour, il respecte notre liberté jusqu'au bout, il nous laisse la possibilité de refuser totalement son amour. C'est une tragique possibilité. Ainsi, l'enfer consiste à être volontairement séparé de Dieu. Mais personne ne peut dire si quelqu'un se trouve dans cette situation. L'Eglise elle-même s'est toujours refusée à prendre position, même dans les cas des plus grands pécheurs ! Dieu seul connaît le cœur de chacun !
Et le purgatoire ? Pour pouvoir rencontrer Dieu face à face, l'homme pécheur a besoin d'une purification et cette purification est éprouvante car elle opère une sortie totale de l'égoïsme, de son quant à soi, de son amour-propre. Et cela n'est pas facile ! C'est le sens qu'il faut donner au terme purgatoire quand on l'utilise. Le Purgatoire n'est pas un lieu intermédiaire entre le ciel et l'enfer (qui eux-mêmes ne sont pas des lieux !), il est un état, une attente, une ouverture définitive du cœur et de l'esprit à l'amour de Dieu.
Publication dans le dossier « Pour approfondir le thème de la Fête des morts ». Site CEF Toussaint 2007