Catéchèse : Tous saints ?

« Puisse-t-il illuminer les yeux de votre cœur pour vous faire voir quelle espérance vous ouvre son appel… » (Ephésiens, 1, 18)
Avons-nous dix, vingt ou quarante, peut-être même soixante dix-ans… il n’est jamais trop tard pour entrer dans un chemin de sainteté… jamais trop tard pour aimer et pour se donner…

« Puisse-t-il illuminer les yeux de votre cœur
pour vous faire voir quelle espérance vous ouvre son appel,
quels trésors de gloire renferme son héritage parmi les saints… »
(Ephésiens, 1, 18)
« Quelle espérance vous ouvre son appel… »
Avons-nous dix, vingt ou quarante, peut-être même soixante dix-ans… il n’est jamais trop tard pour entrer dans un chemin de sainteté. Si nous en doutons un instant, souvenons-nous Sœur Emmanuelle du Caire avait 62 ans lorsqu’elle s’installa dans une cabane en tôle, dans le bidonville des chiffonniers… Il n’est jamais trop tard pour aimer et pour se donner.
Car notre vie qui se déroule n’est ni une fatalité sur laquelle nous n’aurions aucune prise, ni un programme aux contours que nous aurions bien définis à l’avance et qu’il s’agirait de réaliser… et surtout de ne pas rater, sous peine de tomber dans le malheur ! Qui que nous soyons, et quelle que soit notre situation concrète, la foi nous révèle que notre vie est d’abord un don de Dieu.
Si elle est un don de Dieu, un don « en amont » de nous-mêmes, nous pouvons percevoir, peut-être, qu’il y a « devant nous » un appel d’amour, et que cet appel donne sens à notre vie. Y avons-nous déjà songé ? Avons-nous pris conscience un jour dans la prière, qu’il y a devant notre vie un Visage qui nous attend et déjà nous illumine au-dedans ?

Dans ce Visage de bonté, qui nous regarde et nous appelle, se trouve la source réelle de notre liberté… La source de notre liberté n’est pas en nous-mêmes : elle est en Dieu qui nous a créés et qui suscite en nous aujourd’hui une réponse, une ouverture, un don… et voilà que nous commençons un chemin de sainteté ! On pourrait même dire que toute l’histoire de notre vie est l’histoire de notre réponse à cet appel à la sainteté, jusqu’à la joie de la Rencontre où nous verrons enfin face à face le visage de celui qui nous a sauvés : le Christ ressuscité.
« Beaucoup demandent : qui nous fera voir le bonheur ?
Sur nous, Seigneur, que ton visage s’illumine ! »
(Ps 4, 7)

Si nous regardons maintenant d’un peu plus près, comme avec un « zoom », la vie des saints que nous connaissons, nous voyons que leur chemin de sainteté commence toujours bien humblement dans le silence et la prière, l’écoute attentive de la Parole de Dieu et les sacrements de l’Eglise : là ils ont plongé leurs racines dans la vie-même de Dieu ; là sa grâce a irrigué leur cœur dans le secret jusqu’à déborder au-dehors dans le service de leurs frères… Et voici Bse Mère Térésa, ste Thérèse de Lisieux, les moines de Tibhirine, ste Jeanne d’Arc, st François, st Jean Bosco, ste Catherine de Sienne et combien d’autres… toute cette foule immense qui se tient devant Dieu et qui nous attend !
Telle est la grande lumière donnée par la fête de la Toussaint, qui éclaire le sens de notre vie ; qui l’éclaire jusque dans nos lieux les plus familiers, nos actes les plus banals, à travers les événements et les personnes qui forment notre quotidien. L’Eglise nous donne à voir en un instant là où nous allons, ce vers quoi tend notre existence tout entière :
« Tu nous as faits pour toi, Seigneur,
et notre cœur est sans repos tant qu’il ne repose en toi. »
(St Augustin)