Repères liturgiques : Le Vendredi Saint
La Célébration de la Passion
Dans la célébration de la Passion, le Vendredi Saint, c’est la gloire de la Croix qui éclate, plus encore que les humiliations de la Passion, car l’Eglise ne commémore pas la mort du Seigneur sans faire mémoire, en même temps, de sa résurrection. Aussi les chants abondent-ils en acclamations au Christ vainqueur : « Ta Croix, Seigneur, nous la vénérons, et ta sainte résurrection, nous la chantons ; c’est par le bois de la croix que la joie est venue sur le monde. »
1. Particularités du Vendredi Saint
- Le Vendredi Saint est, pour les chrétiens du monde entier, un jour de jeûne : c’est le jeûne pascal, qui commémore la passion du Seigneur, et que l’Eglise nous conseille de poursuivre jusqu’à la Nuit sainte, où nous le romprons dans la joie :
- Le Vendredi saint comporte aussi, dans l’après-midi ou dans la soirée, la célébration de la Passion du Seigneur :
- La célébration de la Passion n’est pas une messe :
« L’Eglise, en ce jour, selon une très ancienne tradition, ne célèbre pas l’Eucharistie ; la communion est donnée aux fidèles uniquement pendant la célébration de la Passion du Seigneur ; toutefois, on peut, à n’importe quelle heure du jour, porter la communion aux malades et aux infirmes qui ne peuvent participer à cette célébration. » (De festis paschalibus n° 59)
- La célébration de la Passion commence par la liturgie de la Parole, se poursuit par la vénération de la Croix et s’achève avec la communion :
- On ne célèbre pas de sacrements le Vendredi Saint, hormis le sacrement de pénitence et celui des malades :
- La couleur liturgique de ce jour est le rouge, qui est à la fois le signe de la royauté de Jésus et de sa Passion.
- La liturgie de ce jour s'accomplit dans une église dénuée de toute ornementation et de tout embellissement. Après la messe du Jeudi Saint, la veille, les autels ont été dépouillés de leurs nappes, les tapis ont été roulés, et tout ce qui est beau ou superflu a été retiré de l'église ou caché. La croix et les chandeliers ont été enlevés de l'autel.
- Il n'y a pas de fleurs.
- L'orgue, les instruments de musique et les cloches restent silencieux.
- Les bénitiers sont vides.
2. Célébration de la Passion
- Le prêtre, revêtu des vêtements de la messe, qui sont de couleur rouge, s’avance vers l’autel accompagné des ministres.
- Quand ils sont arrivés, ils se prosternent ou se mettent à genoux. Tous prient en silence pendant quelque temps.
Pendant l’entrée des ministres, les fidèles demeurent debout, puis ils se mettent à genoux et ils prient en silence. » (De festis paschalibus n° 65)
- Ensuite, le prêtre gagne le siège et il dit immédiatement l’une des deux prières d’ouverture présentes au Missel romain.
Les lectures
- La première lecture est un passage du livre d’Isaïe, qu’on appelle « Chant du Serviteur souffrant » (Is 52,13 – 53,12)
- On chante le psaume 30.
- La deuxième lecture, tirée de la Lettre aux Hébreux (He 4,14-16 ; 5,7-9), met en relief le caractère sauveur de la mort de Jésus.
- L’Evangile proclamé est le récit de la Passion selon saint Jean.
« La proclamation de la Passion se fait sans luminaire ni encens, sans salutation ni signation du livre ; seuls les diacres viennent demander la bénédiction du prêtre avant de commencer la lecture, comme d’habitude pour l’Evangile. » (De festis paschalibus n° 33)
La Prière universelle
- La liturgie de la Parole se termine par la grande Prière universelle qui, en ce jour, est chantée solennellement de la manière suivante :
Tous prient en silence.
Puis le prêtre chante l’oraison, à laquelle le peuple répond : Amen .
- Pendant cette prière, les fidèles se tiennent soit debout, soit à genoux.
- Le Missel Romain présente dix intentions de prière pour le Vendredi saint :
2- Pour le Pape
3- Pour le clergé et le peuple fidèle
4- Pour les catéchumènes
5- Pour l’unité des chrétiens
6- Pour les Juifs
7- Pour ceux qui ne croient pas en Jésus-Christ
8- Pour ceux qui ne croient pas en Dieu
9- Pour les pouvoirs publics
10- Pour tous les hommes dans l’épreuve
Dans l’ensemble des intentions proposées par le Missel, le prêtre pourrait choisir celles qui sont les plus aptes à nourrir la prière de l’assemblée, pourvu toutefois que soit assurée la série habituelle des intentions de la prière universelle. [cf. PGMR n° 70] » (De festis paschalibus n° 67)
- La Prière universelle achevée, on vénère la Croix.
La présentation de la Croix
- La présentation de la Croix peut se faire sous deux formes :
- - 1ère forme de la présentation de la Croix
- Un ministre, accompagné de deux porteurs de cierge, apporte la Croix voilée à l’autel. Le prêtre, debout devant l’autel, reçoit la croix, il en découvre la partie supérieure et l’élève en chantant :
qui a porté le salut du monde.
- Le peuple répond :
- Puis tous s’agenouillent et adorent en silence durant quelques instants, tandis que le prêtre, demeurant debout, tient la croix élevée.
- Ensuite, le prêtre découvre le bras droit de la croix, il l’élève à nouveau en chantant : Voici le bois de la Croix…, et on fait comme la première fois.
- Le prêtre découvre enfin totalement la Croix, il l’élève une troisième fois en chantant : Voici le bois de la Croix…, et on fait de nouveau comme la première fois.
- Le prêtre porte enfin la Croix à l’endroit qui convient le mieux pour que les fidèles viennent la vénérer.
- - 2ème forme de la présentation de la Croix
- Le prêtre ou le diacre, accompagné des autres ministres, se rend près de la porte de l’église où l’on a disposé la Croix non voilée, entre les cierges allumés.
- Il prend la Croix, les autres ministres prennent les cierges, et tous s’avancent en procession à travers l’église vers le sanctuaire.
- Au départ de la procession, puis au milieu de l’église, et enfin devant l’entrée du sanctuaire, celui qui porte la Croix l’élève en chantant :
qui a porté le salut du monde.
- Le peuple répond :
- Après chacune de ces réponses, tous s’agenouillent et adorent en silence durant quelques instants.
- Ensuite, on dépose la Croix avec les chandeliers à l’endroit qui convient le mieux pour que les fidèles viennent la vénérer.
La vénération de la Croix
- Pour la vénération de la Croix, le prêtre, les ministres et les fidèles s’avancent les uns après les autres : ils passent devant la Croix et lui rendent hommage, soit en faisant la génuflexion devant elle, soit par tel autre signe, par exemple en l’embrassant. Revenu à sa place, chacun s’assied.
- Pendant ce temps, on chante l’antienne à la Croix, les Impropères (« reproches »), ou d’autres chants qui conviennent.
La communion
- Lorsque le diacre a placé le Saint-Sacrement sur l’autel, le prêtre monte à l’autel et introduit la prière du Notre Père.
- Le prêtre montre au peuple le pain consacré, en disant :
Voici l’Agneau de Dieu,
qui enlève le péché du monde. »
- Il ajoute une fois avec le peuple :
mais dis seulement une parole
et je serai guéri. »
- Le prêtre communie, puis il distribue le Corps du Christ aux fidèles. Pendant la communion, on peut chanter.
- Lorsque la distribution de la communion est achevée, un diacre ou le prêtre lui-même porte la réserve eucharistique à l’endroit qui a été préparé.
- Après un temps de silence, le prêtre dit la prière et la bénédiction finales présentes au Missel.
- Puis tous se retirent en silence.
On prépare dans l’église un lieu convenable (par exemple la chapelle où l’on a conservé le Saint-Sacrement la veille au soir), et on y placera la croix du Seigneur, pour que les fidèles puissent la vénérer et l’embrasser, et demeurer là en méditation. » (De festis paschalibus n° 71)
3. Chants liturgiques du Vendredi saint
- Répertoire des chants : Tous les chants liturgiques utilisés pendant la Semaine Sainte ont pour cote la lettre H.
- Pendant la vénération de la Croix, on chante :
- - L’antienne à la Croix :
et ta sainte résurrection, nous la chantons.
C’est par le bois de la croix
que la joie est venue dans le monde. »
-
- Le chant des Impropères (« chant des reproches » de Dieu à son peuple)